COMTE DE LAPÉROUSE

ITINÉRAIRE MONDIAL (17)

Voyage de Lapérouse, 1786-88. (18)

L’expédition quitte Brest en France le 1er août 1785. Ce n’est que le 4 juillet 1786 que les navires arrivent à Port des Français (aujourd’hui Lituya Bay, en Alaska), où ils restent un mois à visiter les campements des autochtones et à échanger avec eux pour des fourrures. Le 13 juillet, pendant une sortie scientifique, 21 membres de l’équipage périssent quand leurs canots sont renversés par les courants.

Les navires quittent Port des Français après un mois, et le soir du 10 août 1786, entrent dans les eaux de l’éventuelle Colombie-Britannique. Ils naviguent au large d’un groupe de petites îles, que Lapérouse nomme les îlots Kerouart, et d’une pointe de terre, le cap Hector (aujourd’hui Cap St. James). Ces îles forment l’extrémité sud des îles de la Reine-Charlotte (aujourd’hui Haïda Gwaii). Il nomme aussi une pointe le cap Buache. Le brouillard complique l’exploration désirée de toute cette région.

Deux jours plus tard, on aperçoit des montagnes enneigées et une nouvelle pointe est nommée cap Fleurieu. Le mauvais temps empêche davantage d’entrées pour les navires, et puisque Lapérouse doit prévoir son arrivée au Japon avant la mousson, il doit quitter cette région pour voyager vers le sud. Le 24 juillet, Lapérouse baptise du nom d’îles Sartine un nouveau groupe d’îles au sud-ouest de Haïda Gwaii. Il longe la côte vers Nootka (dans ce qui sera identifiée par d’autres comme l’île de Vancouver) pour se rendre au cap Flattery (dans l’état actuel du Washington), important lieu de ravitaillement. Le 3 septembre 1786, il reprend son voyage vers Monterey, en Californie, d’où il traverse le Pacifique vers le sud-est asiatique.

Lapérouse aura donc passé 24 jours dans les eaux de l’éventuelle Colombie-Britannique, du 10 août au 3 septembre 1786, mais sans y poser le pied ni avoir rencontré ses habitants.

Lapérouse et ses navires voyagent ensuite vers la Corée, les Philippines, le Japon, la côte russe, Samoa, et l’Australie. Dans les îles Samoa, douze de ses hommes (dont le capitaine de Langle) sont tués dans une attaque par les habitants. L’expédition boite vers l’Australie où Lapérouse confie son rapport à un explorateur anglais en route vers l’Europe, ayant déjà remis journal et cartes à Barthélémy de Lesseps au Kamchatka. Après une récupération à Botany Bay, les deux navires de Lapérouse quittent l’Australie mais disparaissent au début de 1788. Des voyages de secours successifs en trouvent des vestiges, indiquant qu’ils ont sombré au large de l’île Vanikoro, aux îles Salomon. Même si certains membres de l’équipage ont pu survivre aux naufrages, aucun ne fut aperçu par des Européens par la suite. Lapérouse avait 47 ans au moment du naufrage.


Le naufrage de L’Astrolabe, lithographie par Louis Le Breton, 19e siècle (19)

 

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17  De Lesseps, M. Voyage de Lapérouse, rédigé d’après ses manuscrits, suivi d’un appendice renfermant tout ce que […],(Paris, Arthus Bertrand,1831), pp. 159, 162, 224-235.

18  « laperouse carte exploration », https://argoul.com/2015/10/03/francois-bellec-le-testament-de-laperouse/laperouse-carte-exploration/

19  De Bourbon-Parme, Amélie. « L’expédition Lapérouse (5/6) : fin tragique dans l’océan Pacifique », « Le Parisien Week-end », 28 août 2018.