L’histoire abracadabrante du Docteur Joseph-Louis Painchaud.

Par Alain-Arthur Painchaud, via Régis Painchaud, de Vancouver

Voici le moment de vérité, c’est par çà que tout a commencé, la Société St-Vincent de Paul. J’adore les bazars, je suis fou des marchés aux puces, des ventes de garages, étant donné le confinement, je suis coincé, je vais vous raconter l’histoire de Joseph-Louis Painchaud, celui qui a fondé les Sociétés S.S.V.P. au Canada en 1846 à Québec.

Un jour de bazar, je demande à une préposée de m’identifier la photo que je vois partout dans les sous-sols d’église, c’est le Docteur Joseph Painchaud, le fondateur et disciple de Frédéric Ozanam à Paris. Ma curiosité piquée, je commence à ramasser tout ce que je peux trouver là-dessus, l’Institut Canadien, les monographies, les hommages, les livres et le reste.

 


J’ai présenté un projet de film documentaire là-dessus. Refusé. Donc faire un livre.

J-L-P naquit à Québec le 12 Juin 1819, santé délicate, heureuses dispositions pour l’église, accident dans l’enfance en entrant un jour dans l’école, il tombe sur les reins dans l’escalier, il a de la difficulté à marcher. Il commence l’étude de la théologie, mais trop souffrant, il se dirige vers la médecine comme son père le Dr Joseph Painchaud.
En 1845, il va continuer ses études médicales à Paris où il rencontre les mouvements catholiques qu’ils fréquentent assidûment, dont les Conférences de Saint-Séverin.

Revenu au pays il se met à la tâche de créer la SSVP et de 1846 à 1849 il fonde douze Conférences françaises et le Conseil Particulier qui les unissent.

À cette époque, 46-49, Joseph-Louis passe 18 mois à l’Hôpital de la Marine, en qualité de médecin interne et il voyait dans chacun de ses malades, un pauvre. Il fonde une conférence à l’intérieur de l’hôpital, celle de Saint-Louis de Gonzague.

En 1849, il décide de tout abandonner pour se consacrer aux missions, aller fonder des sociétés partout où cela serait possible, Il rencontre Mgr Demers, premier évêque de Vancouver, qui vient d’avoir la charge et il lui offre ses services à titre de médecin et cathéchiste.

Il écrit à son père:  » Nous sommes partis ce matin de l’Îles-aux Oies et voici que le pilote nous quitte… C’en est donc fait; j’ai porté un dernier regard sur ma ville natale, j’ai dit un dernier adieu à des parents qui ont tout sacrifié pour mon bien-être, je ne les reverrai plus!… »

Le petit maudit avait de l’intuition, poursuivons…

Il se rend en France par Liverpool pour aller prendre un bateau qui le mènera à Vancouver par le Cap Horn. Il arrive enfin à Paris où il fait des collectes chez tous ses amis de l’aristocratie catholique pour financer le voyage de Mgr Demers et de la Mission de l’Orégon, car il y a plusieurs personnes qui partent avec eux, des pauvres missionnaires comme lui.

Après plusieurs tergiversations et changement de plans, Joseph-Louis part du Hâvre le 5 novembre 1851, il a obtenu des passages gratuits pour ses prêtres et comme aumôniers des émigrants, que le gouvernement français envoie en Californie, lui-même, comme de médecin de bord.

Ainsi deux bateaux partent, avec Mgr Demers et ses prêtres et laïcs dans un, le Docteur Painchaud dans l’autre, avec quatre passagers. Le Monseigneur se rend à San Francisco comme prévu après 4 mois et 5 jours, mais le Docteur après de regrettables désordres et une mutinerie qui ne put être contrôlée, ils sont débarqués à Rio de Janeiro.

À peine débarqué le Docteur, accompagné par le Père Laroche s’embarque sur un autre bateau qui les conduisent à la Nouvelle-Orléans. Puis il part avec son compagnon avec l’intention de se rendre à San Francisco par l’Isthme de Panama par la route du Nicaragua. Déjà fatigué par le voyage, épuisé et à bout de force, le Père Laroche succombe dans le bras du Docteur. Monté sur un dos d’âne, il poursuit son chemin seul jusqu’au Pacifique. Là il s’embarque sur un vaisseau et au milieu d’une effroyable tempête, le vaisseau fait naufrage et il se retrouve sur les plages de Manzanillo. De là, il se dirige vers Colima, la capitale de la province où il fut l’hôte de Don Libérato Maldonato et il recommença à pratiquer la médecine. Il érige un hôpital à Colima y soigne les malades, un papier de lui est daté du 3 octobre 1852. Il séjourne un temps à Tamazula, et il revient à Colima où il tombe malade et il décéda pas loin de là, vers le 7 Avril 1855.

En cherchant des informations sur sa mort, le Révérend Langevin de l’Archevêché de Québec reçoit une lettre du Consul de Colima;  » le Seigneur Don Ramon R. de la Véga en partant pour Morélia m’a dit que vous lui demandiez des informations sur un certain Monsieur Joseph Painchaud…
… il alla ensuite à Tamazula pour exploiter une mine d’argent; mais il perdit tout ce qu’il avait et il fut obligé de vendre ses chevaux. il revint alors ici, apportant le peu d’argent qu’il lui restait et mourut à une petite distance de Tonila où il fut enterré. » Il avait 36 ans!

Et voilà la carrière mortelle de ce jeune missionnaire qui mériterait un grand film hollywoodien produit par Québec Films et Associés…

C’est la grâce que je me souhaite. ainsi filme-t-il!

Alain-Arthur Painchaud, une … de belle histoire…