Martine Galibois-Barss était fière du chemin parcouru par les parents francophones de la Colombie-Britannique.
Martine Galibois-Barss, une pionnière de la francophonie en C.-B., est décédée
Francis Plourde, Radio-Canada C.-B/YK
Publié le 21 mars 2023 à 17 h 37
La communauté francophone de Colombie-Britannique perd une de ses pionnières en matière d’éducation en français. Martine Galibois-Barss est décédée mardi à l’âge de 75 ans. Elle laisse dans le deuil quatre enfants et un petit-enfant.
Jeune mère de famille établie en Colombie-Britannique dans les années 1970, Martine Galibois-Barss s’était d’abord engagée pour la mise sur pied du programme d’immersion française à North Vancouver.
La Québécoise a joué un rôle de premier plan dans le lancement de la première grande poursuite scolaire dans la province en 1989, une poursuite qui a mené à la création du Conseil scolaire francophone en 1995.
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Elle a été la fondatrice de l’Association des parents francophones de la Colombie-Britannique, l’ancêtre de la Fédération des parents francophones (FPFCB). Martine Galibois-Barss a été aux premières loges de la défense de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés qui permet aux francophones d’être éduqués dans leur langue.
Elle a aussi été présidente de l’Association des parents du programme-cadre de français de la Colombie-Britannique de 1986 à 1996 et membre du conseil d’administration du CSF de 1996 à 2005.
En Colombie-Britannique, les réactions se multiplient depuis l’annonce de son décès.
« Ça a été un choc », a réagi la directrice de la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique, Marie-Andrée Asselin. « On lui parlait de façon régulière et il n’y avait aucun signe qu’elle allait nous quitter aussi rapidement. » Marie-Andrée Asselin garde le souvenir d’une femme rassembleuse et qui ne laissait personne indifférent.
« Elle ne lâchait jamais sa cause et plaçait les enfants au milieu de ses
actions. »
— Une citation de Marie-Andrée Asselin, directrice, FPFCB
« C’est une grande dame qui a fait tellement pour la francophonie en Colombie-Britannique », s’exclame son amie Josée Paquette, qui a été l’enseignante d’une de ses filles. « Elle a consacré sa vie à la défense du français. »
« J’ai toujours reconnu Martine comme étant la mère du Conseil scolaire francophone », témoigne quant à elle Renée Popov, qui a été présidente du CSF au tournant des années 2000.
La militante garde le souvenir d’une femme de cœur, passionnée comme elle par l’éducation en français.
« C’était une femme incroyable. Elle avait beaucoup de courage et elle a même hypothéqué sa maison à deux reprises pour les causes juridiques. Elle croyait vraiment en la cause. »
— Une citation de Renée Popov, ex-présidente du CSF
« Martine Galibois-Barss ne reculait devant rien pour la cause francophone, allant même jusqu’à suivre un ministre de l’Éducation dans les toilettes pour qu’il accepte de lui parler. Elle avait du front », se souvient Renée Popov. « C’est le genre de personne qu’elle était »
En 2019, Martine Galibois-Barss a reçu le Prix national Ghislaine-Pilon de la Commission nationale des parents francophones (CNPF). Lors d’une entrevue à Radio-Canada à cette occasion, elle racontait avec fierté avoir vu passer 25 ministres de l’Éducation durant ses années de militantisme.