THE FLYING SEVEN
LES MEMBRES DU CLUB
(de gauche à droite): Mlle Tosca Trasolini, Mme Alma Gilbert, Mlle Jean Pike, Mme Elizabeth (Betsy) Flaherty, Mlle Margaret Fane, Mlle Rolie Moore (Mme Barratt) et Mlle Élianne Roberge. (15)
Pour devenir membre du club The Flying Seven, il fallait avoir obtenu une licence de pilotage. Les étudiantes à la licence ne pouvaient pas s’y joindre. (16)
La plupart des membres du club étaient des femmes d’affaires qui avaient obtenu une licence de pilote privée, et deux d’entre elles détenaient en sus une licence commerciale. (18)
Les épreuves pour obtenir la licence de pilote privée étaient strictes en Colombie-Britannique. Les candidates devaient, entre autres, piloter l’avion en solitaire à une altitude de 1524 mètres. Elles devaient manœuvrer l’avion des deux côtés et ensuite atterrir dans un endroit marqué sur la piste. Elles devaient former cinq fois dans les airs le numéro huit et atteindre quatre fois une altitude de 457 mètres pour atterrir quatre fois dans un endroit désigné. Elles devaient atterrir sans rebondir et passer des épreuves mécaniques et théoriques de navigation. (19)
Chatelaine, septembre 1937 : “The Flying Seven”. (17)
En 1937, il n’y avait que quatre femmes au Canada qui détenait des licences commerciales. Deux d’entre elles étaient membres du club The Flying Seven : Élianne Roberge et Margaret Fane. (20)
Élianne Roberge, de citoyenneté canadienne, (21) était sténographe de profession (22) et travailla pour la British Air Commission pendant la Seconde Guerre mondiale. (23)
Margaret Fane était originaire d’Edmonton (26), et comptable et sténographe de profession. (27) Elle fut aussi la première femme opératrice de radio au monde. (28)
Les deux femmes travaillaient dans des bureaux d’affaires à Vancouver et avaient accumulé les 100 heures de vol en solitaire nécessaires pour obtenir une licence commerciale. Les cinq autres femmes avaient accumulé les 25 heures de vol en solitaire nécessaires pour obtenir une licence de pilote privée. Aucune d’entre elles n’était propriétaire d’un avion. (24)
Alma Gaudreau avait épousé le pilote commercial anglophone Frank Gilbert. Elle avait piloté pendant plusieurs années le petit avion qui appartenait au couple. Elle était la présidente du club The Flying Seven. (26)
Pour tous les membres des Flying Seven, le fait d’avoir à payer les heures nécessaires de vol pour obtenir une licence impliquait plusieurs sacrifices financiers. Les pilotes devaient avoir deux ou trois emplois en même temps et économiser comme elles le pouvaient (27)
Tosca Trasolini travaillait comme sténographe pendant les heures de bureau, mais après et avant son travail, elle était la secrétaire du club The Flying Seven. (28) Elle était comptable de profession et déménagea éventuellement en Californie. (29)
Rolie Moore était originaire de Burnaby et habitait avec ses parents en banlieue de Vancouver. Elle avait voyagé en Angleterre en 1936 et avait piloté dans ce pays avec beaucoup de succès. (30) Elle était spécialisée dans les voltiges aériennes, et fut la première femme en Colombie-Britannique à devenir instructrice de vol. (31)
Betsy Flaherty avait une carrière remarquable en affaires comme gérante et acheteuse d’un grand magasin à Vancouver (Spencer’s Department Store (32) ) et elle gérait aussi des activités importantes à l’aéroport. (33) Elle apprit à piloter en 1931. (34)
Jean Pike était associée à son frère dans une école d’aviation d’enseignement par correspondance. Il avait supervisé l’obtention de son permis. (35) Elle était secrétaire au bureau de l’aéroport. (36)
« L’aviation est un domaine dans lequel les femmes sont entrées par le rez-de-chaussée et nous pensons nous élever avec elle. (37) »
The Flying Seven
The Flying Seven effectuait des rencontres aériennes et organisait des compétitions entre ses membres où elles pouvaient gagner des trophées ou d’autres prix. (38) Les pilotes se voyaient souvent pour organiser des activités qui visaient à encourager les femmes à piloter. (39)
Au début de la Seconde Guerre mondiale, dans un geste patriotique et tout normal pour elles, ces femmes pilotes offrirent leurs services au pays, mais elles ne furent pas acceptées comme pilotes à l’Aviation Royale Canadienne (ARC). (40) Dans les Forces armées canadiennes, les femmes ne pouvaient occuper que les postes de médecins et infirmières, ou encore de bureau. (41)
Alors, les pilotes des Flying Seven entamèrent une levée de fonds pour acheter plus d’avions pour l’école d’aviation de Vancouver. La direction du Theatre Orpheum leur proposa leur théâtre pour une soirée et le Cave Supper Club se proposa comme endroit où tenir l’évènement. Jack Wasserman, chroniqueur du Vancouver Sun, publicisa leur activité dans la rubrique de son journal. Les aviatrices empruntèrent quelques avions pour laisser tomber les inprimés publicitaires en plein vol. Finalement, elles réussirent à collecter la somme faramineuse de 100 000 $, avec laquelle on pouvait fabriquer huit avions à l’époque. (42)
En 1940, quatre membres du groupe effectuèrent une « attaque de bombardement aérien » au-dessus de Vancouver, en tirant 100 000 pamphlets (bomb-phlets) de New Westminster à English Bay, pendant que des sirènes d’alerte hurlaient sur la région métropolitaine. Ces imprimés portaient des messages comme « Fracassez les nazis! » et « Offrez des pièces de dix cents et des dollars pour que nos gars achètent plus d’avions! ». (43)
En 1941, pendant l’été, « le Cabinet fédéral autorise la formation du Corps auxiliaire féminin de l’aviation canadienne. » Le premier service militaire au pays qui recrute des femmes est l’ARC. Elles doivent répondre à des critères spécifiques d’âge (de 21 à 49 ans), de santé, de poids, de taille, de formation (diplôme d’études secondaires), de caractère, d’antécédents judiciaires et de situation familiale. Lors du premier appel, les Forces aériennes sélectionnèrent 150 femmes, mais celles-ci ne percevaient qu’un tiers du salaire des hommes pour le même travail. (44)
C’est cette même année, soit en 1941, que The Flying Seven a pu établir à Vancouver le premier centre d’entrainement aéronautique au Canada réservé aux femmes (45), afin de contribuer à l’effort intérieur de la guerre. Les membres y enseignaient la théorie de vol et le pliage de parachutes. Quelques étudiantes qui avaient passé ce cours ont réussi à trouver du travail chez Boeing aux É.-U., et d’autres, dans des usines de construction d’avions dans l’est du Canada. (46)
En 1943, les salaires des femmes augmentèrent jusqu’à 80% des salaires des hommes et elles obtinrent les mêmes indemnités de spécialiste et de fonction. Au début, les femmes n’obtinrent que des travaux traditionnellement attribués aux femmes, comme des postes administratifs, à la fabrique ou à la cuisine, mais plus tard, elles obtinrent aussi des travaux traditionnellement attribués aux hommes, comme l’entretien des aéronefs et le contrôle de la circulation aérienne. Pour la première fois, les femmes purent être en charge des tâches simples de pilotage, mais à vrai dire, seulement parce qu’on manquait de pilotes. (47)
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Division féminine de l’ARC comptait 17 038 femmes. Cependant, la devise de la Division féminine demeurait
« Nous servons afin que les hommes puissent voler. »
Une devise demeurait toujours aussi décourageante pour les femmes pilotes en herbe. Plus tard, lorsque cette Division fut fermée puisque les femmes et les hommes se joignaient à part égale dans l’ARC, les Forces aériennes adoptèrent la nouvelle devise « À travers les embûches jusqu’aux étoiles. » (48). Cependant, même si la nouvelle version perdait son langage sexiste, la Division féminine fut fermée après la guerre, afin que les femmes puissent retourner à leurs place « traditionnelle » dans leurs familles.
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17 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
18 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
19 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
20 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
21 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
22 Chuck Davis http://www.vancouverhistory.ca/archives_flying_seven.htm
23 Fichier M.G. SHFCB
24 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
25 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
26 Chuck Davis http://www.vancouverhistory.ca/archives_flying_seven.htm
27 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
28 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
29 Fichier M.G. SHFCB
30 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
31 Fichier M.G. SHFCB
32 Chuck Davis http://www.vancouverhistory.ca/archives_flying_seven.htm
33 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
34 Fichier M.G. SHFCB
35 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
36 Chuck Davis http://www.vancouverhistory.ca/archives_flying_seven.htm
37 Women’s Magazine Archive https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/1858695864/fulltextPDF/6DE64F1BBBAE4238PQ/1?accountid=14846
38 BC Aviation Hall of Fame http://www.bcaviation.com/flying7s.htm
39 Fichier M.G. SHFCB
40 BC Aviation Hall of Fame http://www.bcaviation.com/flying7s.htm
41 L’Encyclopédie Canadienne https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/division-feminine-de-laviation-royale-canadienne
42 BC Aviation Hall of Fame http://www.bcaviation.com/flying7s.htm
43 Chuck Davis http://www.vancouverhistory.ca/archives_flying_seven.htm
44 L’Encyclopédie Canadienne https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/division-feminine-de-laviation-royale-canadienne
45 The Vancouver Sun https://search-proquest-com.ezproxy.library.uvic.ca/docview/242229946/41AAC003ADE748C1PQ/5?accountid=14846
46 Chuck Davis http://www.vancouverhistory.ca/archives_flying_seven.htm
47 L’Encyclopédie Canadienne https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/division-feminine-de-laviation-royale-canadienne
48 L’Encyclopédie Canadienne https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/division-feminine-de-laviation-royale-canadienne