ÉTIENNE MARCHAND

DANS LES EAUX DE LA CÔTE DE L’ÉVENTUELLE COLOMBIE-BRITANNIQUE

(Note : Les dates indiquées ci-dessous sont celles qui paraissent dans le journal de Marchand.)

Après avoir traversé l’Atlantique et remonté vers le nord-ouest des Amériques, les navires de Marchand arrivent près des eaux de la future province. Le 12 août 1791, ils pénètrent dans le cap Whites (dans l’Alaska actuel) où ils rencontrent les « Naturels », et font déjà, depuis les navires mouillés dans la baie (nommée Tchinkîtâné par les autochtones), les premiers échanges avec eux pour des fourrures.

Le jour suivant, soit le 13 août 1791, Marchand, Chanal, et quelques autres membres de l’état-major descendent à terre, où ils visitent leurs maisons, font du commerce avec eux et explorent ces terres. Jusqu’au 21 août, on accueille quotidiennement des habitants à bord des navires pour la traite de pelleteries. (32)

Seulement deux cartes nous indiquent le passage du Solide dans les eaux de
l’éventuelle Colombie-Britannique. Les deux paraissent dans ce texte.

« Sketch of Cloak-Bay and Cox’s Strait (Queen Charlotte’s Islands)
By Capt. Prosper Chanal. Sept. 1791 » (33)

Le 21 août, les navires quittent cette baie pour se rendre, un peu plus au sud, dans la partie septentrionale des îles de la Reine-Charlotte. Le 23 août, les Français entrent dans la baie Cloak, qu’ils parcourent en reconnaissance à bord de leur grand canot de traite. Ils y croisent quelques insulaires dans leurs pirogues, mais dépourvus de fourrures en raison du passage tout récent du dernier navire de traite anglais. Marchand et ses hommes débarquent aussi sur la plage de la baie pour la nuit.

Le 25, les navires voguent vers la Canal de Cox, où les Français visitent à nouveau les logements des « Naturels », y compris celle du Chef, ainsi que leurs tombeaux. Le 27, l’équipage accoste cette fois au détroit de Rennell, toujours en quête de fourrures, qui se font plus rares, descendant (le 28) jusqu’à une crique qu’on nomme crique d’Otard. Le 29, au bout du Canal de Cox, on nomme l’une des pointes Port Louis, en l’honneur du Lieutenant Louis Marchand. Ils y rencontrent quelques insulaires, dont le chef Nousk, et se livrent à certains échanges. Une excursion terrestre à la recherche d’ « Américains » (et de pelleteries) reste sans succès. Entre temps, le Solide repose dans un bon port qu’on nomme Port Chanal (le 30). (34)

Le 31, par défaut de commerce, on contourne le sud de l’île de Hippa et on se dirige vers le sud via la côte ouest de l’île de Vancouver jusqu’à Berkley Sound au sud de Nootka, y arrivant le 4 septembre. Les échanges ne s’améliorant pas, Marchand ordonne le départ de ces eaux le 8 septembre, afin de devancer en Chine les navigateurs commerçants qui les avaient précédés de justesse sur la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord. (35)

« Carte réduite d’une Partie de la Côte Occidentale d’une des Îles de Queen-Charlotte,
par le Cap. Prosper Chanal, 1791 » (36)

 

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32  Fleurieu, p.206-287.

33  Fleurieu, Pl. IX.

34  Fleurieu, p.288-351.

35  Fleurieu, p.352-363.

36  Fleurieu, Pl. X.